Bien naviguer, c’est préserver Chausey

L’archipel de Chausey est un site remarquable pour ses paysages, son histoire et ses milieux naturels, dont profitent aujourd’hui le tourisme, la conchyliculture et la pêche artisanale. Situé au cœur d’un bassin de plaisance actif (Granville, Saint-Malo, Cancale…) et à proximité des îles anglo-normandes, Chausey est un pôle d’attraction pour les plaisanciers de la région, qui s’investissent, dans un souci d’exemplarité, dans la mise en œuvre de ce programme.
Le premier pilier du programme est l’élaboration collective d’un guide de bonnes pratiques destiné aux plaisanciers de l’archipel. Ces dernières années, les préoccupations en faveur d’une navigation plus responsable sont en effet devenues importantes et plusieurs guides ont déjà été élaborés. Mais ils restent souvent généralistes ou adaptés aux grandes façades maritimes. Or chaque site nécessite ses propres préconisations, prenant en compte les particularités de son territoire, les localisant et permettant ainsi une plus grande efficacité des recommandations.
C’est suite à ce constat que l’élaboration d’un guide du plaisancier, propre à l’archipel, a été décidée, avec pour objectif une construction collective de ces recommandations, « par et pour les plaisanciers ». Chacun peut ainsi exprimer son point de vue pour que se construise une position collective sur les différentes recommandations.
L’autre partie du programme est l’expérimentation d’alternatives à la peinture antifouling classique. Cette peinture, remède quasi universel à la colonisation des coques par toute une série d’organismes aquatiques, est de plus en plus pointée du doigt pour sa nocivité sur la santé humaine, la qualité de l’air et le milieu marin.
Associé à Nautisme en Finistère, qui mène simultanément la même action en mer d’Iroise, le programme propose à des plaisanciers de l’Association des Plaisanciers du Hérel d’expérimenter des alternatives à cette peinture antifouling classique. Différentes méthodes sont testées sur les coques des navires de ses plaisanciers volontaires et au profil varié : bâche, ultrasons, adhésifs, brosse, nouveaux revêtements… Un laboratoire indépendant assure l’analyse des résultats pour l’Iroise et Chausey.
Le programme Plaisance Durable Chausey s’est penché sur la question de la peinture antifouling. Cette peinture, remède quasi universel à la colonisation des coques par toute une série d’organismes aquatiques, est de plus en plus pointée du doigt pour sa nocivité sur la santé humaine, la qualité de l’air et le milieu marin.
Associé à Nautisme en Finistère, qui mène simultanément la même action en mer d’Iroise, le programme a proposé à des plaisanciers de l’Association des Plaisanciers du Hérel d’expérimenter des alternatives à cette peinture antifouling classique sur les saisons 2023-2024. Différentes méthodes ont été testées sur les coques des navires de ses plaisanciers volontaires et au profil varié : bâche, ultrasons, adhésifs, brosse, nouveaux revêtements… Et deux plaques supportant différents échantillons ont également été plongées dans le port de Hérel et à Chausey durant la même période. L’ensemble de ces tests sont suivis régulièrement et deux laboratoires assurent l’analyse des résultats pour l’Iroise et Chausey. Enfin, des tests écotoxicologiques réalisés en 2025 boucleront cet état des lieux.

Chausey est un archipel hors normes, un écrin fragile extrêmement sensible. Naviguer dans ses eaux est un privilège de marin, une escapade dans le sillage de Marin Marie ou d’Éric Tabarly, ces légendes qui ont tant aimé ce chapelet magique.
Or l’archipel abrite aussi une biodiversité exceptionnelle liée à la variété des paysages terrestres et sous-marins, aux hauteurs d’eau et à la courantologie très variables (un euphémisme !) ou encore à la qualité de l’eau, unique en Normandie : ces éléments, qui parlent au marin, doivent faire l’objet, à Chausey, d’une attention particulière.
En effet, si la plaisance est en général à l’origine d’une faible proportion des pollutions marines, l’attractivité de l’archipel le rend particulièrement sensible à la fréquentation, qu’elle soit nautique ou terrestre.
À l’instar des autres usagers, chaque plaisancier doit donc tendre vers l’exemplarité en questionnant ses pratiques. Ce guide a pour objectif de lui donner des clés pour appréhender l’archipel sous tous les angles et y adopter un comportement respectueux.
Construit collectivement par des acteurs locaux qui se réunissent depuis 2011 pour faire concilier plaisance et environnement, ce guide donne la parole à celles et ceux pour qui l’archipel est au cœur de leur vie, professionnelle et bien souvent personnelle — qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.
Grâce à ce guide, chacun pourra maintenir toute sa vigilance afin de conserver cet environnement exceptionnel.


Depuis son lancement en 2023, le programme Plaisance Durable Chausey s’est impliqué dans un certain nombre d’actions visant sensibiliser les plaisanciers fréquentant l’archipel à la protection de l’environnement.
Plusieurs enquêtes ont été menées depuis 2023 :

Association représentant dans les instances de concertation les plaisanciers du port de Hérel à Granville, l’A.P.H. est aussi très active dans l’animation locale, à Granville (organisatrice des Puces Nautiques) comme à Chausey (réhabilitation de l’ancienne cale des Galets), son quartier maritime.
Les adhérents de l’A.P.H. contribuent largement au programme, en étant volontaires pour l’expérimentation d’alternatives à la peinture antifouling classique sur les coques de leur navire ou en assurant le suivi mensuel du retour du fouling sur celles-ci.
http://aphgranville.fr

Le programme de sensibilisation est soutenu par l’Agence des aires marines protégées dans le cadre de l’appel à projets « éco-naviguer dans une aire marine protégée ». L’objectif est d’encourager le développement de projets innovants et de partager l’expérience et les connaissance de l’éco-navigation.
http://www.aires-marines.fr

Dans le cadre de ses actions de protection de la ressource en eau contre les pollutions ponctuelles et diffuses, l’Agence de l’eau Seine–Normandie est le principal soutien financier du programme.
https://www.tarifs.org/croisiere-sur-la-seine
Gestionnaire du Domaine Public Maritime des 5000 hectares de l’archipel de Chausey, le Conservatoire du littoral y anime depuis 2011 un groupe de travail autour des questions du mouillage et de la plaisance.
http://www.conservatoire-du-littoral.fr

Gestionnaire du domaine protégé du Conservatoire du littoral dans la Manche, son équipe de gardes du littoral (ils sont deux sur Chausey) assure le suivi et la valorisation des ces espaces naturels.
http://www.symel.fr

EcoNav fédère un réseau d’acteurs – entreprises, organismes de recherche et de formation, collectivités, associations et particuliers – impliqués dans le développement durable des activités maritimes et fluviales. Il anime, avec l’Agence des Aires Marines Protégées, le programme « éco-naviguer dans une aire marine protégée » qui soutient le travail présenté ici.
http://www.econav.org/
Chausey est un site d’exception pour les oiseaux. Environ 200 espèces fréquentent l’archipel : Cormorans huppés, Huîtriers-pies, Bernaches, Sternes, Harles huppés… Certains pour de courtes haltes, d’autres pour l’hiver ou la reproduction au printemps. Sensibles au dérangement, il faut les observer avec précaution
Chausey accueille la principale colonie française de Cormoran huppé (1% de la population mondiale). Plus petit que le Grand cormoran, il se caractérise par une huppe retroussée pendant la reproduction, période où il occupe la quasi-totalité des îlots de l’archipel. Avec son plumage aux refl ets vert bouteille, on peut l’observer toute l’année.
Pour ce petit canard marin, Chausey est le seul site de reproduction en France métropolitaine. En période de migration et d’hivernage, l’archipel est pour lui un lieu de halte. Si vous l’apercevez, transmettez votre observation aux gardes !
Un grand oiseau noir bien connu des marins. On le voit souvent dressé sur les rochers. Ce bon « chasseur-plongeur » est visible toute l’année mais il est plus particulièrement présent en période de reproduction.
Grandes comme des mouettes, elles pêchent en piqué et émettent des cris perçants. Leur présence de mai à septembre prouve la bonne qualité des eaux. L’archipel accueille environ 1% de la population nationale de Sternes pierregarin. Une étude menée à Chausey a montré que la distance d’envol d’un adulte en train de couver est d’environ 130 m. Un dérangement répété pouvant nuire à la reproduction, déjà délicate, de ces espèces, elles bénéficient d’une protection spéciale sur l’îlot des Guernesiais.
Les colonies d’oiseaux de mer sont particulièrement sensibles aux dérangements et aux approches. C’est pourquoi le débarquement est interdit du 15 septembre au 15 juillet sur tous les îlots de l’archipel. Sur cette même période, le mouillage est également interdit aux abords de la Roche des Guernesiais. Sont également interdits : les chiens sur les îlots, la chasse et le camping dans tout l’archipel.
Vous pouvez télécharger cet extrait du guide « Bien naviguer à Chausey » ici.
Grand dauphin, phoque gris ou veau-marin… Dans le secteur de Chausey, il est possible d’apercevoir ces mammifères marins. Ils attirent l’attention et suscitent des réactions qui peuvent nuire à leur tranquillité, donc à leur préservation.
Les populations de dauphins qui fréquentent les eaux du golfe normand-breton sont principalement des Grands dauphins (Tursiops truncatus), protégés au niveau national. Il n’est pas rare d’en observer en naviguant vers Chausey.
Des phoques sont parfois visibles sur des rochers de l’archipel. Les bateaux qui se détournent pour les voir de plus près ont un un effet nuisible sur eux : ils sont en effet très sensibles au dérangement et leur installation peut s’en trouver compromise.
Dépassez votre enthousiasme et n’oubliez jamais que les dauphins sont sauvages et protégés. Restez à distance (100 mètres minimum) et observez-les aux jumelles. Ne vous imposez pas trop longtemps. Ne mettez pas le cap vers eux, ne les poursuivez pas, ne coupez jamais leur trajectoire. Ne changez pas de vitesse ou de direction brutalement. Ne cherchez pas à les toucher, encore moins à nager avec eux : ils peuvent être dangereux.
Les déchets ménagers, notamment les sacs plastiques, peuvent tuer les mammifères marins. N’ajoutez pas vos rejets à ceux qui proviennent déjà du continent ou des plages
Vous pouvez télécharger cet extrait du guide « Bien naviguer à Chausey » ici.
Avec parfois près de 1000 bateaux observés dans l’archipel, l’effet cumulé de petits gestes individuels peut s’avérer impactant sur un secteur aussi sensible que Chausey.
Les eaux noires (eaux usées des toilettes) et les eaux grises (éviers, lavabos) sont polluantes et représentent le principal risque de dégradation de l’environnement à Chausey. Richesse écologique mais aussi production conchylicole et attractivité touristique s’en trouveraient directement impactées. Et ne croyez pas que les courants permettront d’effacer rapidement vos traces : les rejets d’eaux noires sont à proscrire totalement dans l’archipel car l’hydrodynamisme peut les ramener dans l’archipel en quelques heures.
À Chausey, l’eau potable est rare et en grande partie acheminée par bateau. Maîtrisez votre consommation ! L’électricité aussi est précieuse car produite par des groupes électrogènes, alimentés en fioul livré par bateau… Les hydrocarbures sont très polluants, un litre peut recouvrir à lui seul la surface d’un demi-terrain de football. Prudence donc en manipulant les jerricans et autres nourrices. Si vous renversez du carburant dans le bateau, épongez-le avec du papier absorbant. Et soignez l’état de votre moteur (pollution, fuites…) afin d’éviter tout rejet de carburant dans le milieu naturel.
Les déchets ménagers de Chausey sont tous ramenés sur le continent par bateau. Ils ne font pas l’objet d’un traitement sur place. Il est donc demandé aux plaisanciers de limiter au maximum leurs dépôts sur la Grande Île et de conserver à bord le plus de déchets possibles, à commencer par les emballages et les bouteilles. Un nettoyage du Sound est régulièrement effectué et les bouteilles en verre font partie des déchets les plus fréquemment récupérés.
Dans le Sound, un nouveau règlement stipule les principes suivants :
Utilisez en priorité les sanitaires à disposition sur la Grande Île. Pas de collecte des eaux grises et noires à Chausey : la vidange de vos cuves peut se faire au Port de Hérel. Installez une cuve de récupération des eaux noires sur votre bateau s’il est équipé de toilettes. Utilisez des produits d’entretien ou d’hygiène corporelle biodégradables et toujours avec modération. Bannissez les produits d’entretien toxiques. Si vous vous arrêtez plus d’une minute, éteignez votre moteur : son redémarrage consommera moins que si vous l’aviez laissé tourner.
Envisagez la question des emballages dès l’achat des produits afin de les réduire fortement avant embarquement. Prévoir le stockage de déchets à bord, organiser un tri. Compactez les emballages et les bouteilles. Ne jetez pas par dessus bord les restes d’aliments sous prétexte qu’ils sont « bio-dégradables » : certains sont très lents à se dégrader. Attention aux sacs et objets légers que le vent peut emporter par-dessus bord. Ramassez les sacs plastiques flottants à la surface de l’eau : ils sont dangereux pour certaines espèces animales et peuvent boucher le circuit de refroidissement d’un bateau. Cigarette : un mégot mettra parfois une douzaine d’années à se dégrader dans la nature ; entre temps, il contaminera 500 m3 d’eau avec ses substances toxiques. Equipez-vous d’un ramasse-mégots !
L’archipel est aussi un site d’exception pour la pêche professionnelle, pratique ancrée dans l’histoire de Chausey. Deux activités dominent ici : la conchyliculture (huîtres, moules, palourdes) et la pêche artisanale aux crustacés. Au total, on dénombre aujourd’hui 9 entreprises conchylicoles et 3 pêcheurs professionnels pour lesquels Chausey constitue la zone principale d’activité.
La pêche professionnelle est toujours bien présente dans l’archipel. Trois professionnels y exercent leur activité à l’année et disposent d’une casemate dans le fort. Le lieu abrite également quelques pêcheurs travaillant à l’extérieur de l’archipel (Minquiers…). Essentiellement composée de petites unités de moins de 8 m de longueur faiblement motorisées, la flottille de pêche professionnelle pratique surtout la pêche aux casiers. D’autres pêcheurs basés sur le continent pratiquent aussi la pêche aux casiers ou à la drague à l’intérieur ou autour de l’archipel.
Cette pêche durable se concentre sur les crustacés, notamment le homard. Le maintien de cette activité artisanale passe notamment par le respect, par les plaisanciers, de la réglementation (qui leur interdit de détenir ou d’utiliser plus de 2 casiers) et des équipements des professionnels. Par ailleurs, des chalutiers-dragueurs de moins de 12 mètres fréquentent occasionnellement le pourtour des îles pour la praire et la coquille Saint-Jacques.
Chausey est également réputée pour ses élevages de palourdes, de coques, de moules et d’huitres. Les 9 entreprises conchylicoles se partagent ces activités de la Plaine de Rétin à l’est de l’archipel. Les concessions sont des lieux de travail où la pêche et la circulation sont réglementées. Comme pour les pêcheurs avec leurs casiers, de trop nombreux vols menacent l’activité de conchyliculture.
Il est fortement conseillé de ne pas naviguer ou mouiller dans les parages des concessions conchylicoles. C’est une question de respect de l’outil de travail des professionnels et de leur ressource. Il faut aussi s’en tenir à l’écart pour limiter les risques de contaminations bactériologiques liées à vos éventuels rejets. Respectez le balisage des concessions. Il est interdit de pêcher l’espèce cultivée à moins de 3 mètres de la concession.
Depuis plusieurs années, le Conservatoire du littoral encourage concrètement le maintien et l’installation de jeunes pêcheurs professionnels dans l’archipel. Il met notamment à leur disposition des logements dans les casemates du fort, dont il est propriétaire. Trois pêcheurs ont ainsi été installés depuis 2015.
Avec 3000 hectares d’estran, l’archipel de Chausey est un formidable terrain de jeu pour la pêche à pied. Un environnement exceptionnel, qui requiert prudence et strict respect de la réglementation.
À part le secteur du Sound, interdit à la pêche à pied, l’archipel offre un espace très vaste pour prélever coquillages et crustacés. Mais il faut recueillir un minimum d’informations avant de se lancer. Informez-vous des dangers auprès des habitués. Consultez l’annuaire des marées (remonter au plus tard 45 minutes après la basse mer). Prenez la météo (méfiez-vous de la brume et de l’orage) et pensez à bien vous équiper (vêtements protecteurs, chaussures et chaussettes, panier, boussole).
Si vous ne connaissez pas les lieux, restez à proximité d’autres pêcheurs. Nous vous conseillons de prospecter à Grand’Grève (ouest de la Grande Île). Méfiez-vous de certains animaux : anémones, méduses, raies, vives… Ne ramassez pas d’individus posés sur le sable, ils peuvent être malades.
Des contrôles du contenu des paniers sont régulièrement effectués. Le prélèvement de coquillages sur les bouchots à moules, les tables à huîtres et dans les parcs à palourdes est passible de lourdes amendes. Tolérés sur l’estran (zones découvertes à marée basse), les chiens sont interdits sur les îlots, pour la tranquillité des oiseaux. Surveillez-les, ne les laissez pas divaguer et importuner les autres pêcheurs.
Quelles sont les tailles réglementaires, les espèces, les périodes et zones de pêches, les instruments autorisés ? La réglementation en vigueur est aussi disponible dans les offices de tourisme, en affichage sur la cale de Chausey ou sur le site : cpagranville.net

Conseils et réglementation : tout ce qu’il faut savoir pour bien pratiquer la pêche à pied dans à Chausey tient dans le « Guide de la pêche à pied dans l’archipel », édité chaque année avec le Comité des Pêcheurs Amateurs Granvillais (CPAG). Une mine d’astuces, de recommandations, de mises en garde, illustrée de croquis. Ce document recense également les espèces à pêcher, leurs quotas, tailles, engins autorisés et dates d’ouverture. Disponible gratuitement au CPAG, en gare maritime et au poste de secours de Chausey.

Vous pouvez télécharger cet extrait du guide « Bien naviguer à Chausey » ici.
Vous pratiquez le kayak de mer, le kite surf, la plongée ou la pêche à la ligne… Attention, votre comportement peut avoir un impact important sur l’environnement. Le classement de l’archipel de Chausey en réserve de chasse et de faune sauvage implique le respect de règles bien particulières.
La faune, si elle est observée de trop près, est dérangée dans ses habitudes. Les animaux peuvent alors s’éloigner de leur habitat. Les oiseaux, notamment les jeunes et ceux qui couvent, peuvent subir un stress important qui peut les amener à abandonner de rares habitats favorables. Si vous vous déplacez sans bruit, n’oubliez jamais que les animaux peuvent l’interpréter comme le signe d’un prédateur. Vous ne devez jamais poursuivre les animaux et ne pas chercher à les approcher. Contournez-les s’ils ne se déplacent pas ou poursuivez calmement votre route s’ils sont en mouvement.
Évitez les éclats de voix ainsi que les regroupements bruyants. Sachez reconnaître les signes de dérangement : envols, cris, simulations d’attaque pour les oiseaux, mise à l’eau pour les phoques, sauts désordonnés pour les dauphins. Éloignez vous rapidement si vous détectez des signes de nervosité ou de panique chez les animaux observés.
Les îles sont souvent perçues comme de petits paradis intacts. Or ce sont des milieux très fragiles, avec des oiseaux très sensibles au dérangement. Aussi le débarquement sur l’ensemble des îles est interdit, sauf du 15 juillet au 30 septembre, pour protéger les oiseaux en période de reproduction et préserver les habitats. Le débarquement en haut de plage est cependant autorisé mais sachez reconnaître les signes de dérangement de la faune. Le camping et le bivouac sont strictement interdits toute l’année dans tout l’archipel. Rapportez absolument tous vos déchets et assurez-vous, en quittant les lieux, de ne laisser aucune trace de votre visite.
Chausey a les plus fortes marées d’Europe, dont l’amplitude peut atteindre 14 m en vives eaux. Le courant peut donc y être violent dans certaines zones. Localisez les parcs conchylicoles avant d’y naviguer. Ne dérangez pas les exploitants, la pêche et la circulation sont réglementées. Pour éviter les collisions avec d’autres plaisanciers, assurez-vous d’être bien vu ou entendu. Respectez aussi les autres usagers et les baigneurs, ils peuvent être gênés par vos évolutions. Du 1er avril au 31 juillet, évitez les abords des îlots des Guernesiais : les sternes, espèces extrêmement sensibles au dérangement, utilisent ce secteur pour y nicher. Un arrêté préfectoral y interdit le mouillage des navires de plaisance durant cette période. N’utilisez pas vos toilettes dans l’archipel si votre bateau n’est pas équipé d’une cuve à eaux noires.
Renseignez-vous sur la réglementation en vigueur (Direction Départementale des Affaires Maritimes de la Manche). Tél. 02 33 23 36 09 ou 02 33 23 36 19 ou www.manche.pref.gouv.fr
Consultez le guide pratique édité par le Conservatoire du littoral et le CPAG (voir rubrique pêche à pied)
Respectez l’interdiction de pêche à pied dans le Sound (réserve de pêche).
Ne pêchez pas à la ligne au-dessus des parcs conchylicoles : la perte des hameçons ou bas de lignes sur les installations constitue un danger important pour les professionnels.

Une coque propre contribue aux performances et à la longévité d’un bateau mais l’utilisation inappropriée de peinture antifouling peut avoir un impact sur la santé de celui qui l’applique… et sur l’environnement marin.
Chaque année, ce ne sont pas moins de 20 000 tonnes d’antifouling qui sont utilisées. Or ils contiennent bien souvent des métaux lourds et des substances chimiques développées pour leur eff et destructeur sur la vie (d’où le nom de biocides). Ces produits sont toxiques pour les humains, directement par inhalation ou contact cutané, indirectement par ingestion de fruits de mer en contact avec ces substances. Les activités humaines (aqua- culture, transport maritime, plaisance…) ont parfois été à l’origine de l’introduction d’espèces marines originaires d’autres régions du monde. Certaines de ces espèces deviennent invasives, perturbent le milieu naturel et aff ectent parfois la pêche ou la conchyliculture.
Pour conserver une coque propre et empêcher la propagation d’espèces invasives, il est recommandé de :
ATTENTION ! Le carénage sauvage sur l’estran ou dans un espace ne permettant pas la récupération complète des rejets est interdit. Ne laissez pas d’équipements immergés sans nécessité (pare-battages, amarres…). Contrôlez régulièrement l’état de propreté des zones peu accessibles au nettoyage (prises d’eau, hélice, quille…).
Un guide des bonnes pratiques du carénage a été élaboré en 2015 par le Parc Naturel Marin d’Iroise. Il est consultable ici.
Avant de prendre la mer pour vous rendre à Chausey, vérifiez la météo et votre matériel de sécurité.
Équipements de sécurité pour les navires de plaisance naviguant jusqu’à 6 miles d’un abri
Comme sur la route, l’alcool est responsable d’accidents en mer parfois graves. Vous pouvez profiter de la chance d’être à Chausey tout en optant pour une consommation modérée et en gardant vos bouteilles vides à bord… Attention ! Votre permis bateau peut vous être retiré si vous vous trouvez en état d’ivresse manifeste et, en cas d’accident, vous n’êtes plus couvert par votre assurance.

A partie de mi-marée et à marée basse, vous pouvez débarquer sur la Grande Île via l’appontement et la cale des Galets, récemment rénovée par les adhérents de l’Association des Plaisanciers de Hérel.
A marée haute, ces ouvrages sont sous l’eau et vous débarquerez probablement par la Grande Cale. Celle-ci fait l’objet d’un règlement d’utilisation que tous les utilisateurs doivent respecter afin d’assurer la pérennité de l’ouvrage et la bonne cohabitation des usages.
Règlement d’utilisation de la Grande Cale de Chausey

En naviguant à Chausey, vous évoluez dans les des plus vastes archipels d’Europe du Nord, au patrimoine naturel et historique exceptionnel. Un environnement qu’il faut connaître pour mieux le préserver.
Occupée depuis plus de 12 000 ans, la Grande Île a abrité au fi l des siècles une succession d’activités humaines. Ses premiers habitants y sont arrivés… à pied, à une époque où le niveau de la mer était bien plus bas. De petits dolmens sur la Grande Île et un cromlech près du Grand Colombier témoignent de cette présence. Le granit de l’archipel a permis de bâtir le Mont-Saint-Michel, les quais de Londres et les rues de Paris. Au XIXe siècle, jusqu’à 400 carriers l’ont extrait. Aujourd’hui, quelques constructions emblématiques témoignent d’un passé plus récent, notamment le phare, le sémaphore et le fort, construits au XIXe siècle.
La Grande Île vit aujourd’hui essentiellement du tourisme et, dans une moindre mesure, de la pêche. Outre les plaisanciers, environ 75 000 visiteurs se rendent chaque année à Chausey par navette. L’été, la population passe à près de 500 habitants et l’on peut observer en haute saison plus de 900 bateaux simultanément dans l’archipel. Une telle fréquentation peut fragiliser la qualité des eaux et impose à chacun de nous des comportements éco-responsables. Respectez les propriétés privées et restez sur les sentiers.
Les espèces marines et terrestres d’une grande richesse font de Chausey un lieu d’exception pour la vie sauvage. Les oiseaux figurent en bonne place dans la liste de ce patrimoine naturel remarquable : l’Huitrier-pie, les Sternes, le Cormoran huppé mais aussi le Homard ou la Musaraigne des jardins (qu’on ne trouve en Normandie qu’à Chausey). La flore sous-marine de l’archipel est également remarquable, à l’image de la zostère.
Le Sound est le chenal orienté nord-ouest / sud-est, qui longe la Grande Île par le nord et constitue la principale zone de mouillage de l’archipel. Long d’environ un demi-mille, large de 100 à 500 m, il offre un bon abri à marée basse mais peut s’avérer inconfortable au fl ot car on y enregistre de forts courants.

Le nom de Sound tire son origine des langues nordiques : «sund», en scandinave, veut dire «chenal». Il est bordé au sud par la Grande Île, au nord et au nord-ouest par des îlots et des bancs de sable. Dans ce chenal bien balisé se trouvent l’appontement, la cale des galets (récemment restaurée), la Grande cale et celle des Blainvillais. Deux rangées de bouées blanches sont proposées aux visiteurs. Le Sound abrite aussi les viviers fl ottants des pêcheurs professionnels (signalés par deux marques spéciales) et des mouillages individuels. La pêche, à pied comme en bateau, y est interdite sauf ligne tenue à la main.
La vitesse maximale est fixée à 5 noeuds dans le Sound et plus généralement à moins de 300 m du rivage (ce qui s’applique à quasiment tout l’archipel). En outre, l’allure doit être adaptée de manière à ne pas occasionner de gêne, notamment pour les navires au mouillage ou ceux amarrés aux cales et appontement. Les bateaux doivent ainsi régler leur vitesse afin d’éviter de provoquer des vagues d’étrave susceptibles d’occasionner cette gêne.
L’archipel est réputé pour son marnage très important, pouvant atteindre 14 mètres, transformant le Sound en un petit chenal à marée basse. Le petit groupe d’îlots visible à la pleine mer se transforme à basse mer en étendues de sable et fourmillement de roches à perte de vue. En vives eaux, le courant dans le Sound peut atteindre 4 nœuds. La navigation dans le Sound nécessite donc une grande prudence.
Deux lignes de flotteurs blancs destinés aux visiteurs sont à votre disposition après les viviers (mouillage à l’embossage). Il est interdit de s’amarrer à plus de 3 bateaux à couple. Dès la mi-marée et surtout à marée haute, les bateaux ne sont plus protégés des vents et de la houle d’ouest et de nord-ouest. En cas de vent contre-courant, le mouillage peut être très agité. Attention, certains jours de forte fréquentation, ces équipements sont saturés. Si la météo le permet, utiliser alors la zone de mouillage à l’ancre située au nord-ouest (Trou du Cochon). Une redevance sera établie à partir de 2019 pour maintenir et assurer l’entretien des mouillages visiteurs.
C’est la météo qui doit toujours guider votre choix car il n’existe par à Chausey d’abri sûr pour tous les temps. La Grande Île protège le Sound des vents de suroît. Par vents forts de nord et d’est, il existe plusieurs bons mouillages au sud de l’île : Port Marie, Port Homard.
À l’ancre dans le Sound ?
Le mouillage à l’ancre dans le Sound n’est possible que sous la Pyramide pour les grosses unités et au Cochon. Il est interdit ailleurs afin d’éviter que les ancres se prennent dans les chaînes-mère des différents équipements et pour préserver l’herbier de zostère des Épiettes et de l’Anse aux oies.
Approche, accessibilité
L’entrée du Sound se fait de préférence par le sud-est, sous le phare. Attention, à basse mer, par fort coefficient, la hauteur d’eau est de plus en plus faible à mesure que vous remontez le Sound. L’entrée est balisée par les 3 perches alignées bâbord sous le phare et la bouée verte « Les Épiettes ». Ensuite, le balisage guide les plaisanciers. Il est aussi possible d’entrer dans le Sound par une passe au nord-ouest, après la mi-marée montante. Passage impossible de nuit et réservé aux connaisseurs.
L’accès au Sound de nuit est déconseillé, comme la navigation et le mouillage nocturnes dans tout le reste de l’archipel. Cet accès doit se pratiquer uniquement par l’entrée sud-est. Balisage lumineux jusqu’à la Crabière, équipée d’un feu blanc directionnel. Ensuite, il faut naviguer dans le noir entre bateaux, bouées, réserves à crustacés et autres obstacles. Un repère : le phare qui émet un éclat toutes les 5 secondes.
Vous pouvez télécharger la carte du Sound et de la Grande Île ici.
Depuis le 13 juillet 2025, les mouillages de plaisance permanents et visiteurs du Sound de Chausey ont changé de statut et relèvent désormais d’une zone de mouillages et d’équipements légers.
Pour plus de détail, vous pouvez consulter les deux arrêtés inter-préfectoraux n°73/2025 (portant création de la zone) et n°74/2025 (portant règlement de police).
Pour en savoir plus sur les îles Chausey, vous pouvez vous rendre sur le site www.ileschausey.com et sur la page de présentation de l’intervention du Conservatoire du littoral à Chausey.

Vous pouvez également télécharger la carte de l’archipel issue du guide « Bien naviguer à Chausey » ici. Cette carte ne saurait être utilisée pour la navigation mais elle vous renseignera sur la localisation des herbiers de Zostère, sensibles au mouillage à l’ancre et à la pollution, et des concessions de cultures marines.
Depuis le 1er août 2020, une station météo, installée au sémaphore de Chausey par l’association Infoclimat avec le soutien de plaisanciers et des gardes du littoral, fournit en direct les données météorologiques du site.
Outre la vignette en haut à droite de cette page, vous pouvez consulter toutes les données collectées ici.

Dans le cadre de la mise en place de la ZMEL (Zone de Mouillages et d’Équipements Légers)
à Chausey, le Conservatoire du littoral a missionné la société Iroise-Mer TSM afin de
procéder à des travaux de mise à niveau sur les équipements visiteurs du Sound (chenal de
Chausey). La durée des travaux est estimée à 5 jours, du 4 au 11 juin 2019.
Le chantier nécessitera la libération de tous les postes visiteurs afin de permettre
l’intervention à partir d’un navire appelé le TSM PENZER, spécialement adapté à ce type
d’opération.
Le coût de ces travaux d’investissement s’élève à 106 000 €. Ce montant, intégralement pris
en charge par le Conservatoire du littoral, n’affectera pas le budget de la ZMEL.
Le 25 juillet 2025, à partir de 18 heures à la Base Paulou (Chausey), le Conservatoire du littoral vous propose un temps de présentation et de discussion sur les alternatives à la peinture antifouling classique. Un recensement des produits actuellement disponibles ou en développement ainsi que leurs avantages-inconvénients pressentis vous sera présenté, certains de ces produits ayant été testés en 2023-2024 par les plaisanciers de l’APH. Plaisanciers et professionnels sont les bienvenus pour ce temps d’échange organisé à la base Paulou. Le créneau horaire sera confirmé par affichage au poste de secours. Faîtes passer l’info !

Venez récupérer votre guide « Bien naviguer à Chausey » à la Grande Cale de Chausey, tous les jours de la semaine de 15h à 16h, et à la Capitainerie du port de Hérel, tous les lundis d’août de 10h30 à midi. Les 100 premiers plaisanciers qui viendront retirer leur guide se verront offrir un petit kit de produits d’entretien biodégradables à emporter sur le bateau. A bientôt !

Ouest-France (01/07/16) : Plaisance : les bonnes pratiques à l’épreuve
Nautisme.com (06/08/16) : Le film est-il une alternative à l’antifouling ?
Ouest-France (26/08/16) : A Chausey, des tests pour se passer d’antifouling
Vous pouvez nous contacter ou demander à être tenu informé de l’actualité du programme en nous adressant un message sur contact@plaisance-durable-chausey.fr. A bientôt !